II.2. Conscience 12
La conscience du malade peut être lucide ou troublée. Les troubles
de la conscience qui se manifestent dans le sens de la dépression ou de l’ excitation, peuvent être :
- Par intoxication cérébrale, de cause exogène (poisons chimiques comme l’alcool et les narcotiques, toxines microbiennes), ou endogène (modifications de la composition sanguine dans l’urémie, le diabète, l’insuffisance hépatique).
- Par une insuffisance de la circulation cérébrale (anémie aigue post – hémorragique, détresse circulatoire terminale des agonisants ).
- Par diverses affectations lésant directement le cerveau (encéphalites, tumeurs et hémorragies cérébrales, méningite).
Un même facteur peut provoquer aussi bien l’excitation psychique
que la dépression. La dépression de l’activité psychique peut être plus ou moins intense. Au premier degré de la dépression le patient présente de l’indifférence : il ne s’intéresse plus à rien. On peut rapprocher de cet état l’euphorie, ou le malade parait optimiste parce qu’il a perdu toute notion de la gravité de sa situation. Un degré plus avancé réalise la somnolence : le patient a une tendance continuelle à s’assoupir, il reste cependant facile de le tirer de son sommeil. La stupeur est un état d’inertie totale ou toute activité psychique extérieure se trouve suspendue ; on l’observe chez certains grands infectés (fièvre typhoïde). Quant au coma, c’est un état de sommeil profond dont rien n’arrive à tirer le malade. La respiration est stertoreuse (=ronflant.) ; le sujet comateux à la bouche ouverte, les joues flasques. Apres les comas alcooliques, les plus fréquents sont ceux des traumatismes crâniens, embolies. Citons encore les comas diabétique, urémique, et hypogly cémique, ainsi que les comas d’intoxications barbiturique et oxycarbonée.
L’exaltation de l’activité psychique se traduit surtout en médecine
interne, par le délire. C’est un état d’excitation psychique caractérisé par l’ incohérence des gestes et du langage.
Il est souvent accompagné d’illusions (= interprétation erronée des stimulants réels) et d’hallucinations (perception sensitive de stimulants inexistants). Le délire peut être calme, comme c’est habituellement le cas dans la fièvre typhoïde, ou agité (typhus exanthématique, délirium tremens des alcooliques frappés de pneumonie).