II.6. Température corporelle

On mesure la température du corps au moyen d’un thermomètre à

maxima gradué en dixième de degré.

La prise de température se fait habituellement chez l’adulte au niveau du creux axillaire ou dans la bouche, chez l’enfant, on détermine souvent la température rectale.

La température rectale est souvent supérieure à celle prise dans la bouche de 0,5 ° C, qui, à son tour, est supérieure à celle prise à la peau de 0,5°C. L’importance de cette précision réside dans le fait qu’il ne faut pas suivre l’évolution thermique en faisant des prises indifféremment d’un endroit à un autre. Il faut noter d’autre part que la température prise au rectum est plus sûre que celle prise dans la bouche ou à l’aisselle.

Technique :

  • Pour déterminer la température axillaire, on place la cuvette au fond du creux axillaire, après avoir essuyé la sueur. Le bras doit être ramené en adduction contre le tronc, et la main placée sur l’hémothorax opposé. Le thermomètre doit rester en plus longtemps que la période indiquée par le constructeur de l’instrument. Les thermomètres médicaux, pour la plupart sont sériés en périodes de ½, 1 et 2 minutes. Ainsi on peut doubler le temps du test, qui peut aller de 1 à 4 ou 5 minutes suivant les instruments.
  • Pour la mesure de la température buccale, la cuvette du

thermomètre sera placée entre la face inferieure de la langue et le plancher buccal  ; le patient tiendra les lèvres fermées et respirera par le nez durant le temps que dure la détermination. Si le thermomètre doit servir à plusieurs personnes, on le désinfecte en frottant avec un tapon d’ouate imbibé d’une solution phéniquée à 5 %.

Avant d’introduire la cuvette dans le rectum, on aura soin de l’induire

de vaseline.

Dans la plupart des cas, la température axillaire sera prise le matin

au réveil et le soir vers 17 heures ou 18 heures. Des mesures plus fréquentes sont nécessaires pour mettre en évidence l’instabilité thermique de certains sujets, ainsi que les accès fébriles de courte durée tels que ceux des angiocholites.

Résultats :

En principe la température normale du corps est de 37°c. Les

variations physiologiques nycthémérales sont d’environs 0,5°c, avec la température, la plus basse tôt le matin et la plus élevée tôt le soir.

Dans l’interprétation de petites variations thermiques, on ne perdra

pas de vue que certains facteurs peuvent élever physiologiquement la température au-delà de 37°c. Citons les marches prolongées, les exercices violents, le séjour en plein soleil. Ces variations thermiques ne sont toute fois qu’ éphémères, elles disparaissent en moins d’une demi-heure.

A l’état pathologique, la recherche des fébricules est importante pour

le diagnostic de la tuberculose latente par exemple. De multiples infections chroniques non tuberculeuses sont également susceptible de les provoquer (appendicites, annexites, cholécystite, pyélites, sinusites, granulomes dentaires, phlébites  légères) ; il en est de même de l’hyperthyroïdie.

Les cas les plus difficiles à interpréter sont ceux des fébricules qui se

manifestent chez certains déséquilibres du système nerveux végétatif.

Types fébriles :

Dans la fièvre inverse, la température matinale est supérieure à la

température vespérale. On lui attribue dans la tuberculose pulmonaire un pronostic fâcheux.

Dans la fièvre  continue, les oscillations thermique restent  inferieure

à un degré (période d’état de la pneumonie par exemple).

Dans la fièvre rémittente, les variations thermiques sont  supérieures

à un degré Celsius.

Dans  la fièvre intermittente, la température redevient normale lors

de son minimum.

La fièvre hectique est une fièvre de longue durée, à grandes

oscillations, tour à tour rémittente ou intermittente qui s’accompagnent d’un amaigrissement profond. On l’observe à la période terminale de la phtisie.

Evolution des affections fébriles :

Les multiples particularités de la courbe thermique, au cours des

affections fébriles, relèvent de la pathologie spéciale.

Signalons  simplement  ici que la fièvre peut s’installer de façon brusque ou progressive. Dans la pneumonie et la malaria, la température peut atteindre 40°C au bout d’une heure : d’une ascension aussi brusque s’accompagne d’intenses frissons.

Dans la fièvre  typhoïde, par contre  la fièvre augmente

graduellement de jour en jour, de  sorte que les températures de 40° ne s’observent qu’à la fin du premier septénaire.

La défervescence, c’est-à-dire, le retour à la température normale, peut également être brusque ou progressive ; dans le premier cas, on dit que la fièvre disparait par crise, (cas de pneumonie), dans le second, on parle de lyse (cas de fièvre typhoïde ). La chute critique de la température s’accompagne d’une abondante sudation.

Hypothermie :

L’hypothermie est moins fréquente que la fièvre. Elle apparait de

façon aigue dans les états de collapsus, ou elle s’accompagne d’accélération ou d’ affaiblissement du pouls. Elle succède fréquemment  à la défervescence par crise : elle y est associée à de la bradycardie.

Une hypothermie chronique se rencontre dans le myxœdème et chez

certains sujets anémiques ou cachectiques.

EXAMEN  LOCO- REGIONAL