II.1. Attitude du patient

Le malade peut être ambulant ou alité. Dans les deux cas, il peut

s’agir d’une affectation légère ou d’une maladie grave. L’attitude des patients alités est des plus variables. On peut distinguer :

  1. Une attitude passive, commandée uniquement par la pesanteur. Elle indique une dépression profonde de la conscience et de la motricité. On l’observe, par exemple, dans les affections graves (fièvre typhoïde, pneumonie etc.) et dans les cas avancés de maladie d’Addison.
  2. Une attitude active, prise par le malade plus ou moins volontairement. Dans le cas le plus simple, le patient se met librement dans son lit et se couche dans sa position préférée habituelle, d’autre fois, il prend une attitude dite commandée qui lui est dictée par le besoin de soulager ses malaises. Citons :
    1. La position assise des cardiaques décompensés ;
    1. La position orthopédique des asthmatiques (thorax penché en avant,

les bras appuyés sur le lit, de façon à mettre en jeu les muscles accessoires de la respiration) ;

  • La position « en chien de fusil » des méningitiques (tête renversée en

arrière, membres inferieurs fléchis)  ;

  • Les attitudes avec courbure du tronc observées dans le tétanos, on parle d’opisthotonos quand la courbure est à convexité antérieure ;
    • La          position            en         décubitus    latéral des       pleurétiques   et          des pneumoniques commandée par la douleur et la dyspnée. En effet tant qu’il existe un point de coté, les malades ont tendance à se coucher sur le coté sain. Après sa disparition, ils se couchent plutôt sur le coté malade pour favoriser l’expansion pulmonaire du coté non lésé ;
    • Les multiples attitudes antalgiques, pires pour diminuer la douleur, par exemple, flexion des cuisses sur le bassin pour relâcher à la fois le muscle psoas et la paroi, décubitus ventral des sténoses duodénales, immobilisation en demi-flexion des jointures atteintes dans les arthrites rhumatismales.

Dans la mesure du possible le médecin doit étudier son patient non

seulement au lit, mais aussi debout et en position de marche. Tout élément particulier doit être noté, ainsi on dit :

  1. Marche du parkinsonien pour le malade qui s’avance à petits pas

pressés, le corps incliné vers l’avant et comme soudés, les bras immobiles contre le corps (marche festinnante) ;

  • Marche de l’hémiplégique pour le malade qui fauche de la jambe

paralysée (marche fauchante);

  • Marche en ciseau du syndrome pyramidal bilatéral pour le

malade qui fauche de deux jambes ;

  • Démarche du tabétique pour le malade qui talonne à cause des mouvements incoordonnés des jambes qui sont projetées en l’air pour retomber lourdement sur le sol (marche talonnante);
    • Démarche ébrieuse du cérébelleux pour le malade qui titube comme une personne ivre.

L’observation doit être portée aussi sur l’habillement. En  dehors des troubles du comportement qui se manifestent aussi par une présentation grotesque, l’habillement et les chaussures peuvent faire ressortir un changement physique local ou général du patient.