III.5. Troubles cutanés divers
III.5.1. Troubles trophiques
- Beaucoup de troubles trophiques de la peau sont la conséquence de
troubles circulaires. Tels sont :
▷ Les troubles trophiques accompagnants les œdèmes cardiaques anciens (épaississement et fragilisation de l’épiderme : induration du tissu conjonctif, favorisée par l’infection des excoriations superficielles).
▷ Les lésions cutanées développées au cours des artérites oblitérantes et de la maladie de Raynaud, qui peuvent aboutir à la gangrène ;
▷ Les gangrènes, parfois étendues, qui peuvent résulter de l’ oblitération embolique d’une artère importante.
- D’autres troubles trophiques sont d’origine nerveuse : le mal perforant du pied des tabétiques est une ulcération arrondie, indolore, généralement située à la plante du pied .Des ulcérations analogues peuvent apparaitre dans la polynévrite diabétique.
- La compression prolongée de la peau entre une saillie osseuse et le plan du lit est la cause principale des escarres de décubitus. Celles-ci se forment au niveau du sacrum, des trochanters, des talons, chez les malades condamnés à un long séjour au lit pour une infection grave (fièvre typhoïde), une affection cache ctisante (cancer) ou une maladie nerveuse (surtout la paraplégie flasque).
- La sclérodermie est une sclérose de la peau et du tissu cellulaire sous-cutanée, que certains auteurs attribuent à un trouble du métabolisme calcique. La peau, lisse et tendue devenue trop étroite ne se laisse plus plisser.
- Desquamation
- La compression prolongée de la peau entre une saillie osseuse et le plan du lit est la cause principale des escarres de décubitus. Celles-ci se forment au niveau du sacrum, des trochanters, des talons, chez les malades condamnés à un long séjour au lit pour une infection grave (fièvre typhoïde), une affection cache ctisante (cancer) ou une maladie nerveuse (surtout la paraplégie flasque).
La desquamation de l’épiderme se produit à la suite de diverses
éruptions : elle se fait par fines pellicules dans la rougeole et dans la rubéole 🙁 démaquassions furfuracée), par squames de plusieurs millimètres ou par larges lambeaux dans la scarlatine. Dans l’érysipèle, elle est furfuracée au début et se fait ensuite par lambeaux.
- Cicatrices
Les plus communes des cicatrices cutanées sont les vergetures roses
quand elles sont récentes, blanches quand elles sont plus anciennes ; elles proviennent des petites déchirures dermiques. Elles s’observent dans de nombreux états, caractérisés par une longue distension cutanée : grossesse, obésité, ascite. Leur développement ne dépend pas seulement du degré de la distension, mais aussi de la résistance du tissu dermique : celle-ci relève, au moins en partie, d’un facteur hypophysaire, ainsi que le montre l’extrême développement des vergetures dans la maladie de Cushing où l’obésité reste le plus souvent modérée.
Mentionnons les cicatrices tuberculeuses d’aspect très irrégulier. Elles proviennent le plus souvent d’adénopathies cervicales fistulines (écrouelles), parfois aussi des lésions osseuses ou articulaires.
- Anomalies vasculaires
1) Varicosités et taches vasculaires
La dilatation des petits vaisseaux cutanés peut devenir apparente
sous forme de varicosités et taches vasculaires.
De petites varicosités sont souvent visibles au niveau du nez et des pommettes chez les hépatiques : d’où leur fréquence chez les alcooliques, dont le foie est habituellement lésé.
On en trouve souvent à la limite du thorax et de l’abdomen, surtout au niveau de la zone d’insertion antérieure du diaphragme, ainsi qu’à hauteur de la dernière vertèbre cervicale et des cinq premières dorsales.
Ces varicosités augmentent de fréquence avec l’âge .On les attribue à la transmission aux vaisseaux sous cutanés des brusques augmentations de pression intra thoracique, causées par la toux et les effets de toute espèce.
Quant aux taches vasculaires, elles se présentent chez les hépatiques
sous forme de noevis stellaires et des taches rubis.
Les noevis stellaires sont formés par un petit anévrysme d’un
capillaire artériel d’où divergent des capillaires dilatés ; le centre de l’étoile est d’ordinaire légèrement surélevé.
Les taches rubis se présentent sous forme de papules bien limitées,
d’un rouge plus ou moins violacé. Chez les sujets âgés, elles peuvent se développer en absence de toute insuffisance hépatique, notamment chez les porteurs de cancer.
2) Circulations collatérales.
Les circulations collatérales, visibles au niveau de la peau, sont
presque toujours des circulations veineuses.
Le développement anormal des veines superficielles traduit l’existence d’un obstacle à la circulation profonde.
En cas d’obstacle à la circulation porte, on voit se développer un lacis veineux autour de l’ombilic et à l’épigastre ; lorsqu’il est bien développé, il constitue la « tête de Méduse ».Ce type de circulation collatérale s’observe surtout dans la cirrhose de Laennec.
En cas d’obstacle sur la veine cave inférieure, (compression par une
tumeur ou une ascite), il se constitue un lacis le long des flancs, des plis inguinaux à la base du thorax, par dilatation des veines sous-cutanées abdominales. Le sang y circule de bas en haut. On ne prendra pas pour un indice de circulation collatérale la visibilité anormale des veines de la paroi chez des sujets très amaigris ; le sang y circule de haut en bas.
En cas d’obstacle siégeant sur la veine cave supérieure (tumeur du
médiastin, médiastinites) un lacis veineux se dessine à la face antérieure du thorax : il se prolonge, plus ou moins développé, jusqu’aux plis inguinaux .Le sang y circule de haut en bas.
Pour rechercher le sens de la circulation, on vide de sang, à l’aide de
deux doigts, un segment veineux sans collatérales et bien visible ; en soulevant alternativement le doigt à chaque extrémité du tronçon effacé, on observe dans quel sens le remplissage s’effectue le plus vite.
Les circulations collatérales artérielles sont fort rares. La découverte
de sinuosités artérielles pulsatiles, au niveau de la paroi thoracique doit faire rechercher l’existence d’une sténose de l’isthme de l’aorte.
III.5.5. Emphysème sous-cutané
L’emphysème sous-cutané est dû à la présence d’air dans le tissu
cellulaire sous-dermique. Il se traduit par une crépitation caractéristique palpable et audible. Il se produit surtout à la suite de traumatisme thoracique. On l’observe parfois après les insufflations chez les tuberculeux traités par un pneumothorax thérapeutique. Il survient rarement de façon spontanée (perforation dans le médiastin d’un cancer de l’œsophage, emphysème interstitiel du poumon).